La loi n°2016-87 du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie, en plus de clarifier les conditions de l’arrêt des traitements au titre du refus de l’obstination déraisonnable, instaure notamment un droit à la sédation profonde et continue jusqu’au décès pour les personnes dont le pronostic vital est engagé à court terme.
Les directives anticipées deviennent l’expression privilégiée de la volonté du patient hors d’état de le faire et s’imposent désormais aux médecins. Cette évolution de la loi qui concerne les directives anticipées et qui porte sur leur opposabilité à l’égard du médecin est la plus significative.
Mieux répondre à la demande à mourir dans la dignité
La loi du 2 février 2016 permet de mieux répondre à la demande à mourir dans la dignité par une meilleure prise en charge de la souffrance, et en clarifiant l’usage de la sédation profonde et continue, jusqu’au décès, en phase terminale.
Elle permet également de conforter la place de l’expression de la volonté du patient dans le processus décisionnel et en particulier de ses « volontés précédemment exprimées ».
Concrètement, la loi permet de :
Réaffirmer le droit du malade à l’arrêt de tout
traitement
Rendre contraignantes les directives anticipées pour les médecins et
développer les directives anticipées en les formalisant
Prendre en compte les volontés exprimées par écrit sous forme de
directives formalisées éventuellement contraignantes, et assurer leur accessibilité.
À défaut de l’existence de directives anticipées, prendre en compte
l’expression des volontés exprimées par le patient portées par le témoignage de la personne de confiance ou à défaut tout autre témoignage de la famille ou des proches
Améliorer l’accès et l’utilisation des directives anticipées pour
les professionnels de santé et le public
Maintenant d’utiliser un modèle de directives anticipées (DA) qui
pourra être rédigé de préférence avec l’aide de son médecin ;
d’enregistrer les DA pour faciliter leur accessibilité et développer
l’information.
Pour les professionnels de santé, ce qui va changer
Une obligation pour les professionnels de santé de mettre en œuvre
tous les moyens à leur disposition pour que toute personne ait le droit d’avoir une fin de vie digne et accompagnée du meilleur apaisement possible de la souffrance (article 1 de la loi)
Une prise en charge de la fin de vie qui renforce les droits des
patients
Une meilleure prise en compte de la souffrance réfractaire du malade
en phase avancée ou terminale par des traitements analgésiques et sédatifs
Une obligation pour le médecin de respecter la volonté de la
personne après l’avoir informée des conséquences de ses choix et de leur gravité, de refuser ou ne pas recevoir un traitement (article 5 de la
loi)
Un rôle renforcé d’information auprès de leurs patients sur la
possibilité et les conditions de rédaction de directives anticipées (article 8 de la loi).